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Novembre
Le sommeil
Par • Publié le 21/11/2017
Le sommeil d’un tout-petit peut être perturbé par les grands apprentissages, par la volonté d’autonomie, ou encore par des soucis quotidiens qui peuvent se traduire par des cauchemars ou par des terreurs nocturnes. Dans tous les cas, un rituel rassurant, se répétant soir après soir, favorisera le maintien ou le retour des bonnes habitudes.

 

Marcher, parler... et dormir

Même si la plupart des tout-petits se réveillent moins la nuit au cours de leur 2e ou 3e année de vie, leur sommeil peut quand même être perturbé par leurs « grands apprentissages » : ceux de la marche, du langage, de la propreté, etc. En très peu de temps, l’enfant accomplit de véritables exploits, et l’effort que cela représente a des conséquences sur son sommeil. Certains enfants pourraient alors vivre des difficultés temporaires pour dormir.

L’enfant est aussi en pleine période de découverte et d’affirmation de sa personnalité. Il a des choses beaucoup plus intéressantes à faire que dormir, comme jouer, sauter ou regarder ses livres. Il n’accepte donc pas toujours d’aller se coucher. S’il est déjà dans un « lit de grand », il lui est encore plus facile de se relever. Il est alors important de poser des limites claires.

Enfin, plusieurs événements importants de sa vie peuvent avoir des répercussions sur son sommeil. Ce peut être le cas au moment de son entrée à la garderie ou de l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur.





Routine, routine!
Après avoir passé une journée pleine de découvertes, votre enfant a besoin de retrouver ses repères. Une bonne routine adaptée à son âge ainsi qu’une atmosphère calme favoriseront l’endormissement et une bonne nuit de sommeil.


Mettez en place un rituel du coucher composé de 3 ou 4 étapes que vous répéterez chaque soir. Par exemple, donnez le bain à votre enfant, brossez-lui les dents, lisez-lui une histoire, faites-lui un câlin, puis dodo. Bien sûr, il peut aller au lit avec son objet favori (doudou, peluche, etc.).
À cet âge, les petits se mettent souvent à avoir peur de l’obscurité, et leur imagination se développe rapidement. Une fois les lumières éteintes, ils voient des monstres et des sorcières. Pour les rassurer, vous pouvez allumer une veilleuse ou mettre de la musique douce. Évitez toutefois les lumières trop fortes, les lumières bleues ou celles dirigées vers le visage de l’enfant. Cela pourrait interférer avec son sommeil. Vous pouvez également laisser la porte de sa chambre entrouverte s’il ne risque pas d’être dérangé par les bruits de la maison.
Évitez les jeux et les émissions de télévision qui risquent de le stimuler avant le coucher. La lumière bleue des écrans nuit à l’endormissement en modifiant la sécrétion de la mélatonine, l’hormone du sommeil.
Le lit ou la chambre de votre enfant ne devrait pas servir d’endroit de punition, surtout durant cette période d’affirmation de soi. Le lit doit rester un endroit agréable.






Le défi du coucher

Il peut arriver qu’au moment de se coucher, votre enfant insiste pour poursuivre une activité ou pour que vous continuiez à lui lire un livre. Il cherche peut-être à vous retenir en vous disant, par exemple « Encore un bisou, puis je dors! » ou « Encore une histoire! » ou « Un petit câlin, le dernier! »...

Dites alors à votre enfant : « Maintenant, tu dois dormir. Bonne nuit! » Vous pouvez faire une exception à l’occasion en lisant une histoire de plus par exemple. Il faut alors expliquer clairement à votre enfant qu’il s’agit d’une récompense pour bien dormir ensuite ou ne pas se relever.

S’il refuse de se coucher et sort continuellement de son lit, voici 2 méthodes qui peuvent être efficaces selon les spécialistes du sommeil :

La méthode de la porte ouverte


Dites-lui : « Si tu te lèves, je ferme la porte. Si tu restes dans ton lit, je veux bien la laisser ouverte. » S’il se relève, fermez la porte et redemandez-lui d’aller se coucher. Après 1 minute, s’il ne l’a pas fait, entrez et encouragez-le à retourner dans son lit par lui-même sans lui donner trop d’attention. Sortez ensuite en laissant la porte ouverte. Maintenir la porte ouverte devient alors la récompense sur laquelle il a le contrôle. Répétez le scénario si c’est nécessaire.
L’objectif est de « donner le contrôle » de l’ouverture de la porte à votre enfant pour le récompenser lorsqu’il demeure dans son lit. Il faut qu’il sente qu’il a le pouvoir de changer les choses et que la porte demeurera ouverte s’il reste dans son lit. Pour que cette tactique fonctionne, il est indispensable que vous fassiez preuve de constance, de fermeté et de patience.


La récompense

Vers l’âge de 3 ans, vous pouvez également récompenser votre enfant lorsqu’il reste couché dans son lit sans se relever. Cependant, si vous offrez la récompense seulement le matin, votre enfant ne se rappellera peut-être pas l’objectif initial. En effet, lorsqu’il se réveille le matin, un enfant oublie souvent qu’il s’est relevé à quelques reprises la veille. Vous pouvez donc lui offrir un petit objet ou un collant avant d’aller au lit en lui disant qu’il pourra le garder seulement s’il ne se relève pas.

Si votre tout-petit va vous voir en pleine nuit, raccompagnez-le gentiment vers son lit.





Une sieste trop longue, un coucher difficile?
Selon les pédiatres, une sieste en début d’après-midi est nécessaire jusqu’à l’âge de 4 ou 5 ans. Elle peut être conservée tant que votre enfant en a besoin. La sieste a plusieurs avantages. Elle permet à l’enfant de se libérer des tensions accumulées dans la matinée et de transférer les nouvelles connaissances dans la région de son cerveau responsable de la mémoire à long terme.
Autour de 4 ans, certains enfants s’endorment seulement à l’occasion, et la sieste peut alors bouleverser la routine du coucher. Il faut alors s’assurer que la sieste ne dure pas plus de 2 heures et qu’elle est terminée avant 15 h. Si votre enfant ne semble pas vouloir s’endormir à l’heure de la sieste, vous pouvez lui offrir un livre et lui demander de rester calme sans toutefois le forcer à dormir.
Par ailleurs, assurez-vous que votre enfant n’a vraiment plus besoin d’une sieste. En effet, un enfant qui est très énergique peut laisser croire qu’il n’a plus besoin de dormir l’après-midi. Toutefois, s’il a de la difficulté à revenir au calme, la sieste est probablement toujours nécessaire.

Pour plus de détails, consultez notre fiche sur la sieste.





Des terreurs nocturnes ou des cauchemars?

Votre enfant crie ou pleure pendant son sommeil? Si c’est le cas, ce sont peut-être des terreurs nocturnes ou des cauchemars qui le mettent dans cet état.

Les terreurs nocturnes durent de 1 à 20 minutes et se manifestent dans la première partie de la nuit, durant la phase du sommeil profond. Elles surviennent généralement de 60 à 90 minutes après que l’enfant s’est endormi. L’enfant est alors agité, confus et en sueur. Il pleure, hurle et peut se débattre. S’il est en âge de parler, ses propos sont incohérents. Ses yeux sont ouverts. Tout porte à croire qu’il est réveillé, mais il ne l’est pas vraiment. Il est comme un somnambule qui marche pendant son sommeil.

Les terreurs nocturnes et les cauchemars sont plus fréquents dans certaines familles.

Les terreurs nocturnes sont souvent impressionnantes, mais elles sont sans danger. Le plus souvent, l’enfant retrouve vite son calme. Il replonge dans un sommeil paisible sans même s’apercevoir de votre présence. Le lendemain matin, il ne se souvient généralement pas de ce qui s’est passé.

Quant au cauchemar, c’est un mauvais rêve qui survient dans la deuxième partie de la nuit. L’enfant crie et vit une grande frayeur, même après son réveil. Il est capable de raconter son rêve et il s’en souvient parfois le lendemain. Il a besoin d’être rassuré par ses parents. Son retour au sommeil est souvent difficile, car sa peur persiste.

Les terreurs nocturnes et les cauchemars sont fréquents et normaux quand l’enfant est en bas âge. Ils expriment certaines des angoisses de l’enfant et certaines de ses craintes. Ils peuvent correspondre à des phases importantes de sa vie, comme son entrée à la garderie, la naissance d’un frère ou d’une soeur, un changement d’éducatrice, l’éloignement d’un parent, etc. L’enfant extériorise ses angoisses la nuit.

De plus, les tout-petits confondent souvent le réel et l’imaginaire à cet âge. C’est d’ailleurs pourquoi ils font plus de cauchemars.Avec le temps, ils finiront par comprendre que les « mauvais rêves » ne sont que des rêves.

Un problème se pose lorsque les terreurs nocturnes et les cauchemars sont très fréquents, qu’ils surviennent presque toutes les nuits pendant plusieurs semaines. Si c’est le cas, consultez un médecin. Par ailleurs, certains petits se déplacent pendant leur sommeil, grincent des dents, parlent ou ronflent. Là encore, si cela se répète trop souvent, n’hésitez pas à consulter.





Maman, papa, j’ai peur…
Votre enfant a peur de se coucher le soir? Il fait des cauchemars? Quelqu’un lui a raconté une histoire effrayante? Sachez que les tout-petits sont très sensibles à ce qu’ils voient et entendent. Alors, comment réagir?


Évitez les histoires effrayantes et ne lui montrez pas de livres ni de films qui font peur, qui comportent des images choquantes ou qui traitent de sujets angoissants (les accidents, la mort, les enlèvements, les monstres). Comme certains enfants sont plus craintifs que d’autres, il est préférable d’ajuster le choix des histoires à la sensibilité de votre enfant.
Faites-le dormir dans son propre lit, comme d’habitude. Si vous l’amenez dans votre lit, vous lui envoyez le message qu’il a raison d’avoir peur.
Votre tout-petit a seulement besoin d’être entendu et compris. Il faut prendre sa peur au sérieux et éviter de se moquer de ses craintes. Essayez aussi de comprendre ce qui se passe et amenez-le à s’en sortir seul. Répétez-lui qu’il ne risque rien et que vous serez toujours là, près de lui. Vous pouvez aussi utiliser l’humour pour dédramatiser la situation. Par exemple, suggérez-lui d’utiliser un vaporisateur paralysant ou de la peinture bleue dans le visage pour vaincre le monstre de son cauchemar.
Aidez votre enfant à voir le côté positif de ce qui lui fait peur. Par exemple, demandez-lui de dessiner un chien gentil plutôt que celui qui lui fait peur. Racontez une histoire en changeant la fin. Transformez la peur en chose agréable. Si l’enfant a peur d’une sorcière, racontez-lui l’histoire de la pauvre sorcière qui tombe de son balai et qui se fait aider par des enfants.
Ne discutez pas de ses angoisses ou de ses soucis juste avant le coucher. Donnez-lui plutôt tout le temps nécessaire pour qu’il vous parle de ce qui le tracasse pendant la journée.






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